ΒΕΛΗ ΚΑΙ... ΒΕΛΑΚΙΑ

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Πέμπτη 10 Νοεμβρίου 2011

Le Kazakhstan veut faire revivre la mer d'Aral

Par Pierre Avril
À en juger par la qualité de son accueil, très soviétique, l'hôtel d'Aralsk n'a pas hébergé de touristes depuis bien longtemps. Les sommiers y sont défoncés, les draps sales et, surtout, le paysage, à travers les fenêtres rafistolées, est saisissant: une rue et des toits ensablés qui, lorsque le vent souffle, plonge la ville dans la pénombre à cinq heures du soir. Les rares habitants qui n'ont pas quitté les lieux se souviennent qu'il y a cinquante ans, les clients de l'hôtel avaient vue sur la mer. Bien qu'il ne fût
jamais un lieu de villégiature privilégié du Kazakhstan soviétique, le bourg était néanmoins animé et il y avait un port. Aujourd'hui, le sel et le sable ont envahi les lieux. À cause des ravages de l'agriculture soviétique à marche forcée, en particulier du coton et du riz, la mer d'Aral a perdu 88% de sa superficie et 90% de son volume. C'est ce paysage austère, d'une beauté désolée, que le gouvernement kazakh rêve, désormais, de recolorer en bleu.
«Aujourd'hui, le niveau de l'eau dans la partie nord de la mer d'Aral atteint 42 mètres. Si nous arrivons à le faire remonter jusqu'à 50 mètres, nous garantirons la navigation des bateaux dans le port de la ville», affirme Serikbaï Smaïlov, coordinateur des projets de renaissance de la mer au ministère kazakh de l'Agriculture. Avec l'aide de la Banque mondiale, Astana a déjà fait construire, à l'endroit où se jette le Syrdaria, le grand fleuve qui baigne la mer d'Aral, une digue longue de 17 kilomètres et haute de 6 mètres. L'objectif: permettre aux eaux du Syrdaria de stagner dans la partie nord de la mer d'Aral et éviter qu'elles ne s'échappent dans l'immense partie sud qui, elle, est définitivement condamnée. Sauf à vouloir remplir une piscine olympique avec un dé à coudre.
La salinité aurait été réduite
Grâce à cette initiative, affirme le Fonds de sauvetage de la mer d'Aral, le volume de la partie nord est resté constant depuis huit ans. Sept nouvelles espèces de poissons auraient refait leur apparition ; la salinité de l'eau aurait été réduite de cinq fois, et les prises de pêche multipliées par douze. Dans un second temps, le Kazakhstan envisage de construire plus au nord un second barrage, éventuellement assorti d'un canal qui viendrait irriguer la ville. Ces projets encore flous ne devraient pas se concrétiser avant quinze ans.
C'est pourquoi les pêcheurs de l'Aral attendent avec autant d'espoir que d'incrédulité la renaissance de leur outil de travail. «La quantité de poissons continue à baisser et c'est toujours les mêmes espèces que nous capturons», constate Jakcilik Dimjalov, que l'on rencontre dans son village de Kosjar, en train de rapiécer un filet. Durant l'époque soviétique, l'actuel sexagénaire s'était frotté à l'élevage - il possédait 400 têtes de chevaux - avant de revenir finalement à son premier métier. «Avec mes 60.000 tenges mensuels (285 euros), je gagne de quoi faire vivre ma famille», affirme Jakcilik. Plus en aval, à proximité de la digue érigée par les autorités kazakhes, la situation se révèle plus précaire. À ce barrage a été ajouté un déversoir, une structure construite à la même hauteur, et destinée à évacuer vers le sud de la mer le trop-plein d'eau. Les poissons sont ainsi aspirés dans cette goulotte et entraînés vers l'Ouzbékistan, soit hors de portée des pêcheurs kazakhs. «Aujourd'hui, j'ai attrapé cinquante kilos, juste de quoi préparer la cuisine et payer l'essence pour venir ici», calcule Jarguesan Toulepov, qui toute la journée, à bord de sa barque, fait la navette entre les deux berges d'un bras de mer.
«Tout ceci est de la faute des pêcheurs», réplique Serikbaï Smaïlov. «Nous avions installé un filet pour empêcher que les poissons soient entraînés vers l'aval mais ils l'ont coupé», proteste l'expert du ministère de l'Agriculture. Astana accuse par ailleurs son voisin kirghiz, situé plus au nord, de gérer ses immenses réserves d'eau à la hussarde. À l'inverse du Kazakhstan, pays agricole mais aride qui cultive le coton et le riz, le Kirghizstan est un pays montagneux, pauvre de surcroît, dont la survie économique dépend de l'énergie hydraulique. «L'hiver, ce pays fait tourner ses turbines à fond et relâche toute son eau dans la mer d'Aral, autant de surplus dont nous devons à notre tour nous débarrasser. L'été, en revanche, au moment où nous avons le plus besoin d'eau, c'est régime sec», déplore Serikbaï Smaïlov. À l'époque soviétique, les cinq principaux pays d'Asie centrale avaient signé un accord, dans lequel ceux du Sud riches en gaz et en charbon, dont le Kazakhstan, vendaient leur énergie aux voisins du Nord, ces derniers, en contrepartie, arrosant leurs voisins du Sud. Aujourd'hui, cet accord n'est plus respecté et l'égoïsme national prévaut. L'URSS avait également songé à une époque à détourner le cours des fleuves sibériens afin, notamment, d'irriguer le Kazakhstan. Dmitri Medvedev a récemment repris cette idée. Manifestement, il en faudra plus pour sauver la mer d'Aral.
Πηγή : LE FIGARO

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