Σε άρθρο της Γαλλικής εφημερίδας LIBERATION, γίνεται λόγος για 1.200 εργαζόμενους μετανάστες που έχασαν την ζωή τους στα εκτελούμενα έργα για την υποδομή του Παγκοσμίου Κυπέλλου το 2022, στο Κατάρ. Μετά τις αποκαλύψεις για δωροδοκία στελεχών της FIFA ώστε να αναλάβει την διεξαγωγή του Παγκοσμίου Κυπέλλου το Κατάρ, ακόμη μια θλιβερή αποκάλυψη βάφει με αίμα αυτό που
παλιά ονομαζόταν -και ήταν- η γιορτή του ποδοσφαίρου.
Διαβάστε το άρθρο: Régulièrement repris, le chiffre de 1 200
ouvriers immigrés décédés sur les chantiers qataris du Mondial de foot
2022 cache en fait une réalité plus complexe.
Travail forcé, retard de paiement des salaires,
confiscation des passeports...: le Qatar est régulièrement pointé pour
les conditions de travail déplorables des travailleurs migrants
exploités pour construire les infrastructures de la Coupe du monde de
football 2022. Des abus dénoncés à plusieurs reprises par l’ONG Human rights watch,
assimilés à de l’esclavage moderne par l’Organisation internationale du
travail et mis en lumière par plusieurs reportages choc, dont un publié
dans le
Guardian fin 2013.
Une infographie publiée fin mai dans le Washington Post
évoque le décès de 1200 travailleurs immigrés dans le pays depuis 2010,
une proportion très élevée par rapport au (faible) nombre d’ouvriers
morts sur les chantiers des JO de Pékin (6) ou de la Coupe du monde au
Brésil (10). Depuis, la statistique a été reprise abondamment, comme
évaluant le coût humain de la coupe du monde qatarie... La source de ce
chiffre ? Un rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI), daté de mars 2014 et intitulé «The Case Against Qatar».
Pour obtenir ce résultat, la CSI a pris en compte les décès enregistrés
par les ambassades d’Inde et du Népal. Les ambassades des deux pays ont
comptabilisés au total 1 239 morts de ressortissants entre décembre
2010 (date à laquelle l’émirat du Golfe s’est vu attribuer la Coupe du
monde) et 2013 sur le territoire qatari.
Une étude indépendante du cabinet d’avocats DLA Piper
commandée par le gouvernement qatari suite à l’indignation
internationale, donne le même ordre de grandeur. Le rapport, paru en
avril 2014, et qui reprend également les données fournies par les
ambassades, fait état de 964 décès en 2012 et 2013 parmi les migrants venus du Népal (383), d’Inde (499) et du Bangladesh (82).
Ces chiffres doivent toutefois être pris avec des pincettes
pour plusieurs raisons. Primo, ils ne prennent en compte que les
travailleurs venus du Népal et d’Inde (et du Bangladesh pour celui du
second rapport). Les deux nationalités représentent certes une bonne
partie du million et demi d’ouvriers étrangers au Qatar (60% selon
certaines estimations, même si les autorités qataries ne divulgent
aucune statistique sur le sujet), mais des ouvriers d’autres
nationalités travaillent également dans le pays. Le nombre total de
décès de migrants dans le pays devrait donc être forcément plus élevé.
Tous les décès pas forcément liés à la Coupe du monde
A l'inverse, tous les décès comptabilisés ne sont pas
forcément liés aux préparatifs de la Coupe du monde 2022, loin de là.
Les ambassades fournissent des statistiques tous décès confondus
(chutes, accidents de la route, suicides...) et ne donnent pas le détail
pour les décès ayant eu lieu sur les chantiers. Les migrants venus
d’Inde ou du Népal ne travaillent d'ailleurs pas tous dans le bâtiment.
Ce serait le cas d’un travailleur étranger sur trois au Qatar, soulève la BBC
sur son site. Quant aux ouvriers du bâtiment, ils peuvent être employés
sur un autre chantier que ceux du Mondial. Entre les constructions de
routes, d’hôtels, de la ligne de métro (prévue pour 2019), faire le tri
entre les chantiers engagés en vue de la Coupe du monde et le reste
relève du casse-tête.
Doha n'a de toute façon pas attendu la Coupe du monde pour se mettre en chantier, souligne le blog de fact-checking de Channel 4.
Même sans l'attribution de l’évènement sportif, des chantiers auraient
de toute façon été engagés dans le petit Etat pétrolier, en plein boom
économique. Bon nombre l'étaient déjà.
La mortalité des migrants ne date pas, loin s'en faut, de
l'attribution de la Coupe du monde. Les conditions de travail indignes
ne datent pas d'hier. «Le fonctionnement de l’économie qatarie
repose de manière structurelle sur l’exclusion à la fois légale et
spatiale des travailleurs migrants», écrivait le géographe Tristan Bruslé, chercheur au CNRS, dans une tribune parue dans le Monde en 2013. Contacté par Désintox, il confirme : «On
met le doigt sur cette situation aujourd’hui, avec une forme de
sensationnalisme, mais ça existe depuis déjà plusieurs années.» C'est le cas notamment du système de parrainage (sponsorship),
qui met les travailleurs migrants à la merci de leurs employeurs
qataris, et qui indigne aujourd’hui la communauté internationale.
Avant l’attribution du Mondial de foot, les ouvriers
étrangers trouvaient déjà la mort sur les chantiers qataris. Dans une
étude de cas sur les travailleurs népalais au Qatar, Tristan Bruslé comptabilisait 209 décès sur
l'année 2008, d'après les chiffres communiqués par l'ambassade
népalaise. Selon les chiffres également fournis par l'ambassade à DLA
Piper, 186 migrants népalais auraient trouvé la mort au Qatar en 2012,
et 197 en 2013. Moins qu'en 2008 donc. Pas de quoi étonner le chercheur,
qui évoque même un éventuel renforcement de la sécurité sur les
chantiers depuis le début des chantiers pour la Coupe du monde.
Les pays concernés, de leur côté, ne semblent d'ailleurs pas trop s’inquiéter de cette mortalité. Dans un communiqué, le gouvernement indien jugeait «tout à fait normal» la
proportion de décès au sein de ses ressortissants au Qatar, étant donné
la taille de la communauté indienne dans le pays (un demi-million
d’Indiens y travaillent).
Reste que les causes officielles de décès, dont la plupart
sont considérées comme inconnues, traduisent le manque flagrant
d’analyses post-mortem approfondies. Selon les statistiques, la plupart
des migrants décèdent de causes «naturelles», comme l’arrêt
cardiaque. Surprenant, quand on sait que les migrants sont souvent des
hommes jeunes et en bonne condition physique, qui ont passé des tests
d'aptitude (mais qui peuvent aussi se faire délivrer de faux certificats
médicaux).
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